Rituel du samedi 31 mai 2008. Compte rendu de Zatzol Fölk
Ayant passé beaucoup de temps à préparer le matériel la semaine précédente, notamment un thyrse et un yantra (ou disons l’équivalent d’un yantra) dionysiaque, je me suis contentée d’un nettoyage-purification de la pièce et moi-même sous la forme d’un bain moussant (bah vi, c’est cool la magie).
En préparant l’autel, quelques musiques, mais j’ai ensuite oeuvré dans le silence.
Comme je travaillais pour la première fois avec ce dieu, j’ai grosso modo suivi le rituel indiqué par Spartakus dans son article Offrande.
Pour l’autel (ci-dessous) j’ai mêlé les attributs des divinités : nappe verte pour Dionysos, lingam de Shiva dans l’eau, etc. viande crue, vin et gingembre & plutôt qu’un bol de tchaï, je me suis fabriqué un vin chaud aux épices massala. Délicieux et efficace.
J’ai disposé un yantra de chaque côté de l’autel.
1. En guise de nettoyage-bannissement :
J’ai fait brûler un peu de camphre et de l’essence de lavande sur un bâton d’encens.
Comme mantra de purification : OM PADME VIMALE PHAT
Pour Dionysos, face à l’est, en frappant le thyrse sur le sol: Hekas, o hekas, este bêbêloï !
2. J’ai ouvert en répétant plusieurs fois, thyrse en main :
«Zagreus, Petit Cornu, Deux-fois Né
Je T’invoque & T’invite
Pénètre-moi & révèle-Toi à moi, ô Bromios !
Briseur des Liens,
Porteur de la Vision Mystique,
Car je suis Ta prêtresse dévouée.
Io Evohé Dionysos!»
A mon grand étonnement, la présence de Dionysos a été immédiate, de même que la connexion (pourtant lointaine) avec Spartakus.
Ma première impression est que ce dieu est vraiment celui de la « folie ». Je me suis mis plusieurs fois à rire, non pas amusée par quelque chose, le rire montait simplement en moi comme une ivresse.
J’ai enchaîné sur :
«Ranime la flamme des torches en les secouant dans tes mains, Iakkhos, ô Iakkhos ! astre lumineux de l’initiation nocturne ! La prairie brille de feux, le genou des vieillards recouvre sa souplesse. Ils chassent les chagrins de l’âge et les ennuis des années écoulées, grâce à la solennité Et toi, qui brilles d’une vive lumière, viens et guide sur cet humide tapis de fleurs une jeunesse dansante, heureux Iakkhos !
Déméter, souveraine des chastes orgies, soisnous favorable et protège le chœur qui t’est consacré ; fais que je puisse toujours et sans trouble me livrer aux jeux et à la danse ; me répandre en mots plaisants et en propos sérieux, dignes de ta fête, et, vainqueur en badinage et en raillerie, être couronné de bandelettes ! Voyons, maintenant, appelez ici par vos chants l’aimable Dieu, qui prend toujours part à vos danses. Iakkhos vénéré, inventeur des douces mélodies de cette fête, guide nos pas auprès de la Déesse, et montre que, sans fatigue, tu accomplis une longue route.»
Je suis alors passée de l’autre côté de l’autel pour ouvrir le rituel à Kali par OM MAHA KALI JAY, puis KRIM KRIM KRIM.
Le tout arrosé de vin aux épices, de viande & de gingembre.
Sensation tout aussi immédiate de la présence de Kali qui s’est faite de plus en plus forte durant le rituel –elle n’avait même jamais été aussi forte. Chaleur dans le dos, la nuque, les mains. Egalement l’impression que la sensation de toucher sur ma colonne s’étendait à mes omoplates et descendait sur mes hanches en suivant deux lignes parallèles à la colonne.
Tout cela a duré une vingtaine de minutes, suite à quoi, nous avons marqué une pause pour nous concerter et effectuer une invocation synchrone aux deux divinités.
D’abord à Kali. Après m’être badigeonné de cendre, j’ai testé pour la première fois le mantra OM HRIM SHREEM KLIM ADYA KALIKA PARAM ESHWARI SWAHA qui me plaît énormément. Je le sens très puissant.
Ensuite à Dionysos, j’ai récité l’invocation suivante :
«J’invoque Dionysos, au bruit retentissant, qui crie évohé,
Premier né, à double nature, trois fois né,
Sauvage, indicible, secret, à double corne, double forme,
Lierre regorgeant, face de taureau, pur,
Mangeur de chair crue, vêtu de jeunes pousses,
Eubouleus aux nombreux conseils, de Zeus et Perséphone
Écoute ma voix, bienheureux, et, doux et sans reproche !
Entre & révèle Toi à moi, Bromios !
Briseur de liens,
Dispensateur de Visions Mystiques,
Car je suis Ton prêtre.
IO EVOHE, Dionysos !
Libérateur qui émerge des ténèbres.
Couronné de laurier, viens Dionysos Eribromios et prends moi comme Ton véhicule
Car mon âme t’est dédiée.
IO EVOHE, Bakeios, Seigneur de l’Oubli !
IO EVOHE, Lysios, Seigneur de la Liberté !
IO EVOHE, Dionysos, Vagabond des Frontières de l’Abysse,
Chevaucheur du Serpent !
Viens ! Viens ! Je t’invite !
Viens et inspire-moi !
Laisse-moi chevaucher le Serpent avec Toi.
Eleutherios, Libérateur,
Je suis ton prêtre mortel
Fait de glaise, de rosée et d’esprit.
Entre en moi, maintenant,
Que je sois divin en Toi, Dionysos !»
Puis chanté plusieurs fois, la première «Zagreus, Petit Cornu, Deux-fois Né, etc.»
J’ai ressenti le besoin de m’agenouiller devant Dionysos qui m’a demandé de passer ma main dans la flamme de la bougie, puis de l’y laisser. Aucune sensation de brûlure.
Commençant à ressentir la fatigue, j’ai clos le rituel à Dionysos par :
« Tu as insufflé ta lumière dans les ténèbres,
Afin de tracer la voie que les Destinées ont montrée au Sage,
Salut à Toi, Juste, Eveilleur et Joyeux,
Que Ta lumière resplendisse sur mes désirs,
Ces rites sacrés sont à présent clos par nos prières silencieuses»
Je suis retournée de l’autre côté de l’autel, mais ce n’était pas complètement clos apparemment. J’ai fini à poil à danser et à gueuler Om Maha Kali Jay debout (c’est la première fois que je me lève pour chanter un mantra)… J’ai ensuite versé l’eau du lingam de Shiva sur mes mains et mon corps.
La descente a été très longue. Le lendemain, j’avais encore la sensation de chaleur et de toucher dans le dos, envie de sauter partout. De mon point de vue : réussite sur toute la ligne.